La résilience familiale
Qu'est-ce que la résilience ?
Vous êtes parents ? Vous souhaitez le devenir ?
Avez-vous du mal à surmonter les contrariétés familiales ? Avez-vous tendance à stresser facilement ? La vie familiale n’est pas de tout repos.
Que ce soit avec la famille, les amis et parfois même les inconnus, le jugement facile des autres qui se répètent ou problèmes particulièrement difficiles à surmonter… cela peut devenir un dur labeur afin d’aborder sereinement son quotidien de parents.
Faire preuve de résilience aide à surmonter ces épreuves.
Cette qualité est un atout psychologique précieux à titre personnel, mais aussi pour faire face aux contrariétés et aux difficultés familiales.
Et en être pourvu peut permettre à votre enfant de l’être à son tour.
Je vous explique tout
D’après Delage (2012).
« Le concept de résilience familiale renvoie aux capacités d’une famille de retrouver ou de maintenir une fonctionnalité efficiente pour ses membres, de se dégager du vécu bouleversant et de reprendre un développement, » mais cela à progressé et évolué au fil des années.
La définition est simple, selon Boris Cyrulnik, « la résilience, c’est comment reprendre un développement, après une agonie psychique. »
Comment aider un enfant à être résilient ?
Bien que ce concept soit particulièrement abstrait, nous pouvons aider les enfants a être résilients.
Avant toute chose, il faut comprendre la résilience et pour cela, rien de mieux que de regarder d’un peu plus près ses racines.
La résilience vient du verbe latin resilio, qui signifie « sauter en arrière », d’où « rebondir, résister » à un choc.
Ce terme est emprunté à la physique, et d’après le physicien Mathieu, « la résilience physique mesure la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue, » et ce concept a été transféré à plusieurs sciences, comme la psychologie.
Mais chez les personnes et plus particulièrement les enfants, la résilience dépasse la simple résistance aux chocs car elle permet en effet de se protéger de certains pressions, de se construire ou se reconstruire, malgré adversité, d’être et d’avoir un vie digne et de guérir de ses différentes blessures.
Malgré les nombreuses études, il n’existe pas de véritable théorie formalisée pour expliquer la résilience et cela est encore plus compliqué lorsque l’on parle de résilience des enfants.
Néanmoins, plusieurs facteurs déterminants ont été soulignés et les 3 les plus cités sont :
– la diversité,
– l’auto organisation
– et l’apprentissage.
« Le paradoxe de la condition humaine, c'est qu'on ne peut devenir soi-même que sous l'influence des autres. » Boris Cyrulnik, Les Nourritures affectives.
Il arrive qu’une personne fasse l‘expérience d’une difficulté cruelle et existentielle, un abandon, une violence, mais que bien la tragédie de son histoire arrive à vivre avec, marqués pour longtemps, voire à vie, surtout quand cela arrive lors de leur plus jeune âge. La situation pourrait être néfaste mais elle tire le meilleur d’eux, on les appelle des résilients, alors même qu’ils sont blessés au plus profond d’eux-mêmes, ils se relèvent du traumatisme ou de la maltraitance et ne se laissent pas empoisonner par cet événement. Cela les rend surprenamment, plus endurants et moins enclin à l’adversité.
On comprend mieux alors que bien que la figure d’attachement, souvent la mère, qui devrait être l’assise inébranlable sur laquelle se construire et qui doit apporter un sentiment de sécurité, s’effondre lors d’abandon, de négligence ou même de maltraitance et que se développe la résilience.
C’est l‘éthologue et
neuropsychiatre français, Boris Cyrulnik, qui a mis le concept au goût du jour, pour lui, « la capacité d’un être de vivre, de réussir et de se développer en dépit de l’adversité, n’aurait pas de profil particulier. » Et l’enfant résilient serait simplement un enfant traumatisé qui aurait
une aptitude résiliente, c’est-à-dire, ceux qui ayant acquis une confiance primitive durant leur petite enfance et qui pourraient se dire, on m’a déjà aimé donc je peux rencontrer quelqu’un qui m’aidera à reprendre mon développement.
Partant de ce postulat, plusieurs études confirme le fait que la clef de résilience vient du fait, que l’enfant qui réussi à rebondir a connu au moins une fois dans sa vie, avant cela, un adulte encourageant et bienveillant.
Mais que percevons-nous alors ?
Boris Cyrulnick, explique que ce qui touche l’enfant et qui permet la résistance au malheur est comme dans plusieurs études, que l’enfant à reçu au moins une fois dans sa vie de l’amour et de l’attention, dans son premier âge et qu’il possède aussi une réserve affective, qui le rend plus fort, lui permettant de se construire voire de se reconstruire.
L’enfant parviendra alors à reconnaître une personne capable de leur tendre la main et d’avoir à son égard un contact empathique,
lui permettant de recevoir compréhension, le reconnaissant digne d’estime.
Certains mécanismes de défense, se repère ensuite chez ces enfants grandissant, comme l’humour, l’altruisme, ainsi que la possibilité de faire du traumatisme vécu une histoire, leurs permettant de se développer de façon positive, s’évadant par le rêve, réelle passerelle d’adaptation.
C’est ainsi que l’art thérapie aide et permet de s’adapter, en toute résilience.
Les conceptions de résilience familiale
Dans le monde entier, les travaux qui parlent de résilience du système familial sont nombreux, décrivant ce processus de transitions familial.
La résilience familiale est souvent présentée comme le produit des relations positives intra familiales, dont l’attachement est fort et non défaillant.
En francophonie, les auteurs s’accordent sur le fait que la résilience familiale n’est pas seulement une somme de résiliences individuelles mais ils l’a définissent comme la capacité d’adaptation de la famille, impliquant de ce fait, une évolution malgré une situation désastreuse.
Peu importe dans quelle partie du monde, l’étude est fait, tous les auteurs s’accordent à dire que la résilience n’est pas nécessairement lié à la situation dans laquelle la résilience est investie.
C’est plus un raisonnement familial, favorable, et ce malgré ce qui peu arriver de mauvais ou de défavorable.
Les différents facteurs de résilience familiale
plusieurs facteurs contribuent vraisemblablement à la résilience dans les familles.
Un environnement social soutenant et une communication sans faille malgré le malheur qui s’abat sur la famille. Renforçant les valeurs de celle-ci, résolvant la crise, dans les valeurs familiales.
Comment aider l'enfant à être résilient ?
L’enfant a prioritairement besoin d’une personne dont l’attachement sera sécurisant, lui donnant l’amour nécessaire, faisant preuve de bienveillance, d’écoute, de soutien, de respect, encourageant les efforts de l’enfant…
C’est d’ailleurs ce que préconise Boris Cyrulnik, dans sa conférence sur la résilience, dont vous trouverez un extrait juste après, dans la vidéo que je vous partage, avec ce qu’il explique de la prophétie auto-réalisatrice.
Il suffit donc que l’enfant mis à genou trouve un moyen de pouvoir devenir acteur actif de sa vie, ce qui va l’aider à soigner ses blessures et renforcera son estime personnelle.
La bienveillance, déjà préconisée dans l’éducation et l’instruction de chaque enfant, développant l’ocytocine (hormone du bonheur) trouve ici tout son sens.
Ce qu'en dit l'Université d'Harvard
D’après le Centre sur le développement de l’enfant de l’Université d’Harvard, la chose primordiale pour que l’enfant soit résilient est une forte entre l’enfant et un adulte.
La résilience dépend de relations encourageantes et ouvertes ainsi que de la maîtrise d’un ensemble de compétences qui nous aident à répondre et à s’adapter à l’adversité de manière saine. Ce sont ces compétences et ces relations qui peuvent transformer un stress toxique en stress tolérable. – Jack Shonkoff, directeur du Center on the Developing Child at Harvard
C’est en cela que l’on peut affirmer que le développement sain du cerveau de l’enfant se fait grâce à l’attachement de sa mère, figure primaire de sa vie. Si les interactions sont présentes et cohérentes, sa construction de base se construit avec des clefs fondamentales, lui permettant ensuite de surmonter les travers de la vie et de s’adapter aux changements de conditions, même les plus violentes et de faire face à l’adversité en s’épanouissant.
En l’absence de ce contact, le cerveau ne se développe pas correctement et l’absence est perçut comme une menace, le cerveau sécrétant du cortisol au lieu de l’ocytocine, provoquant des changements physiologiques, affectant le cerveau et le fonctionnement de l’organisme.
L’hormone du stress, toxique, bloquant le rebondissement de l’enfant, qui s’effondre et ne se relève pas.
8 points importants
- 1. La bienveillance permet une meilleure capacité et de résilience.
- 2. Le système immunitaire et les gênes de l’enfant face à des circonstances stressantes, permettent la résilience.
- 3. La présence d’au moins un relation bienveillante, l’impression de pouvoir maitriser sa vie, lui donner un sens, le sentiment de liberté, les traditions, la capacités à gérer ses émotions sont aussi des éléments importants qui prédispose l’enfant à la résilience.
- 4. Par contre, le manque d’apprentissage à la gestion des menaces, ainsi que le manque de prise de risques provoque l’anxiété chez l’enfant.
- 5. La sensibilité excessive est aussi un frein.
- 6. La situation de stress est aussi à prendre en compte.
- 7. Toutes les expériences influence l’enfant et son développement physique et mental, la résilience s’apprend et se construit tout au long de la vie, tant chez l’enfant que chez l’adulte.
- 8. D’une personne à l’autre, la réponse à un évènement peut être incomparable.
S'amuser avec son enfant !
Rappelez-vous que l’enfant apprend en s’amusant, que vous lui proposiez études scientifiques ou résiliences.
Aussi, voici un jeu adapté, proposé par Dina Scherrer, dans son livre, La magie de la bienveillance :
inspiré par l’approche des Pratiques Narratives, Dina Scherrer propose de trouver son super-pouvoir, son talent spécifique, la qualité ou la compétence donnant force et ressource et pour cela elle propose une série de questions guides :
- Quand je me retourne sur ma vie et mon passé, quels sont les défis que j’ai rencontrés et relevés ?
- Comment ai-je traversé ces défis ? Qu’est-ce que j’ai mis en place, même instinctivement et sans vraiment en avoir conscience, pour rendre la situation plus acceptable ?
- Quelles ont été mes actions concrètes et pratiques ?
- Qu’est-ce qui m’a aidé à dépasser les difficultés et à être là aujourd’hui, tel que je suis ?
- Sur quoi ai-je pu compter ? sur qui ?
- Quelles qualités et compétences cela m’a-t-il amené à développer ?
- Qu’est-ce que ces qualités et compétences disent de moi, en termes de valeurs, de ce qui compte pour moi, de ce que j’estime précieux ?
Répondre à ces questions permet une réelle prise de conscience sur les stratégies déjà utilisées dans le passé, qui peuvent alors être utile dans le futur.
Ces stratégies ouvrent à la résilience, font grandir et dès lors qu’on les illuminent peuvent donner lieu à un super pouvoir. Pour trouver le nom de ce super pouvoir d’autres questions peuvent être posées :
- Comment pourrais-je nommer cette manière particulière que j’ai de faire, que je mets en place pour relever mes défis ? Ce nom sera celui de mon super-pouvoir.
- Je cite tous les défis que mon super-pouvoir m’a aidé à relever et à dépasser.
- c’est quoi cette qualité pour moi ? comment la définir précisément ?
- comment s’exprime-t-elle ?
- quelles autres qualités sont nécessaires pour faire preuve de cette qualité à ce point ?
- quelles sont les valeurs sous-jacentes, sur lesquelles s’appuie cette qualité ?
- qu’est-ce qui est important pour moi quand je mets en oeuvre cette qualité ?
- qu’est-ce que cela dit de moi et ce qui me porte ?
- qu’est-ce que cette qualité me permet ?
- qu’est-ce que cette qualité de ma part permet aux autres ?
- comment l’ai-je acquis ? de qui est-ce que je tiens cette qualité ?
- quel nom je donnerais à cette qualité (via un adjectif, un nom composé, une périphrase…) pour la caractériser au plus près de moi ?
La qualité découverte appartient à la personne qui a fait l’exercice et devient un allier pour la vie, une prise de conscience aidante.
Et les parents dans tout cela ?
Des compétences et ressources parentales découlent donc la résilience familiale.
Les parents occupent une place prépondérante dans ce processus de résilience mais il interviennent aussi le style parental, tant au niveau éducatif, qu’instructif ou affectif.
Auxquels il faut ajouter de la cohérence et de la bienveillance familiale, pour un développement serein de la résilience.
Ne pas négliger la perception parentale dans l’acceptation afin d’être résiliant.
Les parents attribuent son garants de la gestion d’une situation mais non aux circonstances extérieures.
Par cette attitude, l’enfant reçoit un modèle bénéfique, mais aussi pour le processus de résilience du groupe familial complet.
Certains facteurs de résilience liés à la famille, sont primordiaux comme la communication intrafamiliale ouverte.
En conclusion
Des études faites auprès de personnes ayant vécu la guerre ou la maladie, montrent qu’il existe trois grands facteurs d’influence : les
ressources personnelles, les ressources familiales et les ressources sociales.
Et certains traits de personnalité deviendraient quelque sorte des tremplins pour l’avenir comme :
• L’estime de soi
• La confiance, l’optimisme et un sentiment d’espoir
• L’autonomie ou un sens d’auto développement
• La capacité à combattre le stress
• La sociabilité
• La capacité de vivre une gamme d’émotions diverses
• L’attitude positive face aux problèmes et la croyance en sa capacité de le résoudre
• La perspicacité
• L’indépendance
• L’aptitude aux relations
• L’initiative
• La créativité
• L’humour
• La moralité…
Nous pouvons alors dire que la résilience familiale est un processus dynamique, où le parent référant occupe la place principale, prépondérante.
Le deuxième samedi de janvier (samedi 08 janvier) aura lieu, mon émission autour de la table, dont le thème est la résilience familiale, avec des invités de prestige.
L’émission sera diffusée en direct sur Facebook, à 9h (heure métropolitaine) et en rediffusion, ici ainsi que sur YouTube.
Mais avant cela, nos prochains rendez-vous auront lieu :
– samedi 13 novembre : la bienveillance à l’école et en famille,
– samedi 27 novembre : se reconstruire après un viol,
– samedi 04 décembre : devenir végan quand on est ado,
– samedi 18 décembre : être heureux : neuroplasticité, psychologie positive et apprentissages,
Si vous aimeriez participer à l’une de ces émissions, pensez à me contacter,
que vous soyez spécialiste ou simplement pour nous partager votre histoire, afin d’être impactant pour nos spectateurs.
Travaillons ensemble pour apprendre la résilience à votre enfant
Si vous souhaitez travailler la biomécanique de votre cerveau, le synchroniser avec vos objectifs même les plus fous, afin qu’ils se réalisent sans chercher à comprendre comment, mais en lâchant prise alors nous pouvons travailler ensemble, contactez- moi et prenons rendez-vous ensemble.
Pour cela, vous pouvez le faire via le site par ici : http://karinemaurel.com/contact/
Merci Karine pour ce merveilleux article qui éclaire et explique comment rebondir après une période difficile.
Je te remercie infiniment d avoir aborder ce sujet avec professionnalisme et aussi une excellente ouverture vers la résilience.
Hinda
Merci à toi, Hinda, de l’avoir lu et d’avoir pris le temps de le commenter.
@ très bientôt.